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"once upon a time, there were a little girl

ah, c'est vrai, tu ne comprends pas encore l'anglais!

Tanina qui avait roulé d'énormes billes en grimaçant, reprit un air posé entre les coussins moelleux.

-Prêts au décollage, ma gazelle?
-Prête
-C'est parti!

Il était une fois une petite fille, qu'on avait coutume de coiffer de rouge pour ne pas la confondre avec son frère et ses cousins, qui, eux, étaient respectivement coiffés de bleu, de vert et de jaune (le noir et le blanc n'étant pas des couleurs comme chacun sait).
Comme on ne connaissait pas ou plus l'usage différenciatif (oui j'aime inventer mes mots, comme les tout petits enfants) des prénoms en ces lieux et temps indéfinis, cette enfant, rose et blonde, haute comme trois pomme, était désignée  par cette expression: "bandana rouge", afin qu'il n'y ait aucun amalgame possible avec son aîné, brun, gigantesque, à la laideur séduisante, désigné par l'expression "bandana bleu".

Quant à sa fratrie (ceux qui étaient de même génération qu'elle, on les désignait respectivement par  "bandana vert", "bandana jaune", "bandana orange" auquel on associait un numéro "bandana violet n°1"...parce qu'elle avait une kyrielle de cousins et cousines, dont personne ne se soucie, puisqu'ils n'ont aucune importance dans l'histoire que voilà!

Sa mère "jupe crème en soie sauvage" était fine cuisinière et elle avait coutume de préparer de délicieux chaussons aux pommes entre autre, qui pouvaient également être fourrés aux prunes, aux myrtilles, aux nèfles, à la rhubarbe, aux épinards, aux poivrons, aux blettes, selon la saison, l'inspiration, et l'utilisation qui en serait faite (la nécessité, quoi!)

C'était justement l'un de ces jours de préparation et de confection de "calzons" et la maison baignait dans une délicieuse et gavante odeur de purée de châtaignes.

En effet, en cette fin de mois de septembre, c'était là ce qui viendrait emplir chaque demi-lune de pâte que "jupe crème en soie sauvage" déposerait bientôt sur la sole réfractaire du grand four familial, conservé et entretenu depuis l'époque de la fin des millénaires.

Distant de 8 km très approximativement, un coquet pavillon de banlieue style année 40 terrien, à l'orée d'une inextricable forêt classée en "zone de chasse et de cour", emplie de champignons, tant comestibles que vénéneux, de châtaignes justement, de gibier et de chasseurs bien entendu, munis de pétoires et de chiens.

 

Cette habitation désuète, classée "monument historique", abritait les derniers jours paisibles (ou qui se voulaient tels) d'une brave vieille femme, usée par l'élevage intensif de troupeaux de bambins en bas âge. "lunette aux yeux bleus" ou "foulard en coin" étaient ses désignations les plus usitées, qui le disputaient à "notre petite mère à tous", plus affectueux et familier. Fort honorée par toutes les populations, cette bonhomme (du mot bonhommie) de femme vivait de dons en nature la plupart du temps, collectés et apportés par les fils des fils (ou les filles des fils et des filles) de ceux à qui elle avait tant prodigué ses largesses.


Tah 25/08/2005

 

(à suivre)