Bandana Rouge au pays de Silaide (7) A vos marques!
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"bandana rouge" n'était pas une "bleue", les activités sportives pratiquées assidument à l'école des petits lui avaient enseigné comment s'orienter en terrain inconnu et comment survivre en milieu hostile. elle fourra dans son sac à dos, outre le container à pâtissons, des sachets de glucose, le nécessaire à faire du feu "in every case", une corde et quelques mousquetons, une gourde d'un litre d'eau, des cachets de javel, une pochette de mouchoirs coton blancs jetables, du ruban adhésif hypoalergénique, trois barres de céréales vitamines, une boussole, un ruban, des épingles à nourrice, un verre pliant, un canif d'inspiration suisse, une dose de café soluble, un aspivenin, une lampe à dynamo et une coupe-vent imperméable.
Elle enduisit ses bras et ses jambes de répulsifs à insectes. Elle prit son bâton de marche qui dissimulait une arme blanche redoutable lorsqu'on en dévissait la partie supérieure, version ultramoderne de l'antique makila. C'était une as du jet de poignard que cette fille là, et la plus rapide à la dissection des grenouilles comme au dépeçage de lièvres.
"bandana rouge" n'était ni un thon, ni un canon, elle décida qu'une tenue ample et souple de marche serait appropriée, c'est donc vêtue d'un sweet fushia sans manches et d'un pantacourt beige qu'elle entama sa longue marche chaussée des fameuses bottines qu'elle aurait préférées "des sept lieues"!
"jupe crème en soie sauvage" la suivit un bref instant des yeux.
"Elle réussira, car elle est née coiffée (d'un bandana rouge)"
puis elle retourna à ses occupations culinaires, non sans avoir laissé ce message à son époux: "Tu prendras "bandana rouge" chez "notre petite mère à tous", les garçons étaient introuvables aujourd'hui".
Et voilà notre héroïne en chemin. Jusqu'alors, pas question de traverser la forêt, ni seule, ni accompagnée, elle n'avait "pas l'âge".
C'est le domaine des hommes qui y passent le plus clair de leur temps libre.
Les tempêtes avaient produit des dégâts importants et les forestiers n'avaient pas eu le temps de déblayer les troncs couchés, de retracer et baliser correctement les sentiers. "jupe crème en soie sauvage" et "bandana rouge" l'ignoraient totalement, ce ne sont pas là habituellement affaires de femmes. Sans le savoir, "bandana rouge" s'aventurait dans un univers ruiné, privé de repères reconnaissables. La piste orange avait disparu, seuls les habitués des lieux pouvaient atteindre désormais le pavillon de "notre petite mère à tous".
"jupe crème en soie sauvage" avait candidement flanqué sa progéniture dans un sale pétrin, s'il lui arrivait malheur, qui serait responsable? Hein?
(à suivre)
KNTHMH 25 août 09
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